L'expédition
Le sommet de l’Europe n’appartient pas au mont Blanc comme beaucoup peuvent penser. Il appartient au niveau de la séparation des continents au mt. Elbrus, situé près de la Géorgie en Russie. La montagne est souvent vu comme la marche de plus après avoir gravit le Kili. L’expédition n’est pas très technique, mais les conditions de neige sont bien plus importantes que celles rencontrées en Afrique. Pour cette raison, un équipement de base d’alpinisme est nécessaire (bottes d’alpi, crampons, piolet, etc.). Elbrus se situe aussi près d’une zone de conflits (Géorgie et Tchétchénie) alors peu de gens se rendent sur cette montagne sans avoir l’intention de la gravir. En général, les gens sur Elbrus sont beaucoup plus en forme et mieux préparés que ceux trouvés sur le Kili. Certains pourtant continuent de traiter Elbrus comme une montée facile, ce qui a pour conséquence un nombre élevé de morts par année quand on compare par rapport à la difficulté de l’ascension.
Situation Géographique Altitude Prix Temps requis % de réussite
Russie, Europe 5,642m. 1,000 @ 2,500$ 4 @ 10 jours 80 %
Le sommet de l’Europe n’appartient pas au mont Blanc comme beaucoup peuvent penser. Il appartient au niveau de la séparation des continents au mt. Elbrus, situé près de la Géorgie en Russie. La montagne est souvent vu comme la marche de plus après avoir gravit le Kili. L’expédition n’est pas très technique, mais les conditions de neige sont bien plus importantes que celles rencontrées en Afrique. Pour cette raison, un équipement de base d’alpinisme est nécessaire (bottes d’alpi, crampons, piolet, etc.). Elbrus se situe aussi près d’une zone de conflits (Géorgie et Tchétchénie) alors peu de gens se rendent sur cette montagne sans avoir l’intention de la gravir. En général, les gens sur Elbrus sont beaucoup plus en forme et mieux préparés que ceux trouvés sur le Kili. Certains pourtant continuent de traiter Elbrus comme une montée facile, ce qui a pour conséquence un nombre élevé de morts par année quand on compare par rapport à la difficulté de l’ascension.
Situation Géographique Altitude Prix Temps requis % de réussite
Russie, Europe 5,642m. 1,000 @ 2,500$ 4 @ 10 jours 80 %
Le mont Elbrus était ma deuxième expédition en haute montagne. Après le Kilimandjaro, je brûlais déjà de retourner sur les cimes pour voir comment le monde a l’air de là-haut. J’ai donc planifié mes vacances et je me suis arrangé pour être de retour sur les montagnes, mais avec un nouveau défi. J’ai décidé de m’attaquer au mont Elbrus. Plus de neige, plus de glace, plus de dénivelé. Et plus d’aventures.
Je suis parti avec un très bon ami (avec qui j’avais fait mon premier voyage) alors l’expédition allait non seulement être une aventure en altitude, mais un bon moment de retrouvailles.
Après une nuit à Moscou, nous avons pris un nouveau vol pour nous rendre à Mineralnye Vody, le petit aéroport perdu au milieu d’un champ. Drôle de paradoxe quand on pense qu’on est là pour la montagne !
On y a fait la connaissance de notre guide et de quelques membres de notre groupe, puis nous sommes partis vers la montagne.
Le paysage a rapidement changé. En un peu moins de 4 heures, nous sommes passés d’une prairie verte à quelques vallons, à quelques collines, à des gorges, à des falaises escarpées et finalement, à des montagnes enneigées. Quel beau spectacle.
Je suis parti avec un très bon ami (avec qui j’avais fait mon premier voyage) alors l’expédition allait non seulement être une aventure en altitude, mais un bon moment de retrouvailles.
Après une nuit à Moscou, nous avons pris un nouveau vol pour nous rendre à Mineralnye Vody, le petit aéroport perdu au milieu d’un champ. Drôle de paradoxe quand on pense qu’on est là pour la montagne !
On y a fait la connaissance de notre guide et de quelques membres de notre groupe, puis nous sommes partis vers la montagne.
Le paysage a rapidement changé. En un peu moins de 4 heures, nous sommes passés d’une prairie verte à quelques vallons, à quelques collines, à des gorges, à des falaises escarpées et finalement, à des montagnes enneigées. Quel beau spectacle.
La première nuit de l’expédition se fera sans difficulté. Hôtel dans la vallée et bon repas au restaurant. J’ai connu pire !
Dès le lendemain par contre, c’était le temps de chausser les bottes de randonnées. Une petite journée d’acclimatation nous attendait. Nous avons rencontrés les autres membres de notre expédition (7 clients au total) et nous sommes allés vers le remonte-pente du Cheget. De là, nous avons grimpé en altitude rapidement (vive les remontées mécaniques) jusqu’à un peu plus de 3,200m. La vue des montagnes enneigées était très inspirante. Au travers des nuages, nous avons même aperçu pendant un instant le double sommet de l’Elbrus. Nous aurons l’occasion de le voir de plus près évidemment, mais de voir l’objectif pour une première fois est toujours un moment d’émotions.
Depuis le remonte pente, nous avons grimpé à pieds pour quelques centaines de mètres afin d’atteindre le sommet du Cheget à 3,650m d’où quelques photos ont été prises.
Le retour vers la vallée était le chemin contraire à l’ascension. Une petite journée agréable à se laisser inspirer par les montagnes.
Dès le lendemain par contre, c’était le temps de chausser les bottes de randonnées. Une petite journée d’acclimatation nous attendait. Nous avons rencontrés les autres membres de notre expédition (7 clients au total) et nous sommes allés vers le remonte-pente du Cheget. De là, nous avons grimpé en altitude rapidement (vive les remontées mécaniques) jusqu’à un peu plus de 3,200m. La vue des montagnes enneigées était très inspirante. Au travers des nuages, nous avons même aperçu pendant un instant le double sommet de l’Elbrus. Nous aurons l’occasion de le voir de plus près évidemment, mais de voir l’objectif pour une première fois est toujours un moment d’émotions.
Depuis le remonte pente, nous avons grimpé à pieds pour quelques centaines de mètres afin d’atteindre le sommet du Cheget à 3,650m d’où quelques photos ont été prises.
Le retour vers la vallée était le chemin contraire à l’ascension. Une petite journée agréable à se laisser inspirer par les montagnes.
La 2e journée d’expédition était une autre belle journée. La météo n’était pas de la partie, mais peu importait car nous empruntions le remonte-pente du mont Elbrus pour nous rendre aux célèbres barrels. Je dois dire que mes appréhensions étaient plutôt grandes après tout ce que j’avais lu sur cet endroit (bruyant, sale, sur-populeux, etc.).
Le fait de grimper au tout début de la saison se révèlera par contre être un super avantage. Notre expédition était la seule aux barrels pour les 2 premières nuits alors nous avions tout l’espace pour manger, nous étions seulement 7 à utiliser la toilette sèche (8 barrels x 6 personnes par barrel pour une toilette sèche = l’endroit mérite le grafiti qu’on y trouve : ‘The house of pain’) et une belle neige blanche couvrait le sol.
Après avoir déposé les sacs, nous sommes partis donner un peu de stress à notre corps. Nous avons monté jusqu’à 4,500m (les barrels sont à 3,700). Une belle première familiarisation avec la montée qui nous attendait vers le sommet. Une bonne façon aussi de s’acclimater dans cette courte expédition.
Le fait de grimper au tout début de la saison se révèlera par contre être un super avantage. Notre expédition était la seule aux barrels pour les 2 premières nuits alors nous avions tout l’espace pour manger, nous étions seulement 7 à utiliser la toilette sèche (8 barrels x 6 personnes par barrel pour une toilette sèche = l’endroit mérite le grafiti qu’on y trouve : ‘The house of pain’) et une belle neige blanche couvrait le sol.
Après avoir déposé les sacs, nous sommes partis donner un peu de stress à notre corps. Nous avons monté jusqu’à 4,500m (les barrels sont à 3,700). Une belle première familiarisation avec la montée qui nous attendait vers le sommet. Une bonne façon aussi de s’acclimater dans cette courte expédition.
La journée suivante fut une de repos. La fenêtre de météo était bonne pour que nous attaquions le sommet dès la nuit suivante alors nous sommes restés au camp et nous avons attendu que le temps passe. Quelques techniques de marche sur glacier, quelques techniques de sauvetage, beaucoup de repos. Une petite journée agréable.
Puis on passe aux choses sérieuses. Levé à minuit pour mon ami et moi qui avons décidé de monter depuis les barrels à pied (il est possible de prendre une niveleuse (snow cat) jusqu’à 4,500m pour aider l’attaque au sommet). Le sommeil a été court, mais la météo est parfaite. Un beau ciel d’étoiles et une lune qui nous guide le chemin. On se sent fort, on se sent prêts.
Nous avons commencé l’ascension à 1h le matin. Guidés par la lune qui éclairait assez pour que la frontale soit éteinte, nous avons marché, marché, marché sur cette montagne sans bruit. Un moment de transe. Un bon sentiment. Le rythme était rapide, mais pas trop. Vraiment un moment magique.
Le reste du groupe nous a dépassé avec la niveleuse. Nous les rejoindrons plus tard.
Puis la pente continue. Encore. Toujours. Un pas devant l’autre. Concentré.
Nous avons commencé l’ascension à 1h le matin. Guidés par la lune qui éclairait assez pour que la frontale soit éteinte, nous avons marché, marché, marché sur cette montagne sans bruit. Un moment de transe. Un bon sentiment. Le rythme était rapide, mais pas trop. Vraiment un moment magique.
Le reste du groupe nous a dépassé avec la niveleuse. Nous les rejoindrons plus tard.
Puis la pente continue. Encore. Toujours. Un pas devant l’autre. Concentré.
La fin de la nuit est toujours difficile. Le corps commence à réagir. Le froid est plus mordant. La fatigue pointe le bout du nez.
Mais c’est aussi là que les renforts arrivent. Une petite ligne bleutée nait à l’horizon. Puis dorée. Puis le ciel s’embrase. Le soleil arrive. On est encore loin du sommet, mais ce n’est pas grave. Les montagnes sont en feu. Le mauve, le rose… Et sur notre gauche, l’ombre du grand Elbrus qui se dessine dans les nuages lointains. Quel beau spectacle.
Mais c’est aussi là que les renforts arrivent. Une petite ligne bleutée nait à l’horizon. Puis dorée. Puis le ciel s’embrase. Le soleil arrive. On est encore loin du sommet, mais ce n’est pas grave. Les montagnes sont en feu. Le mauve, le rose… Et sur notre gauche, l’ombre du grand Elbrus qui se dessine dans les nuages lointains. Quel beau spectacle.
On continue la progression jusqu’au saddle (entre les deux sommets de l’Elbrus). À ce moment, la plupart de l’équipe ne se sent pas bien. L’altitude fait son effet sur certains alors que la fatigue s’occupe des autres. J’ai 2 pensées en tête malgré mon énergie qui a grandement diminuée :
On fait une petite pause pour boire du thé et on regarde ensuite la zone la plus exposée de la montée qui se dresse devant nous. Heureusement, nous avons une météo superbe et la neige est compacte sans être glacée. Nous n’aurons pas besoin de nous encorder.
On progresse, piolet à la main, dans la face du sommet ouest (notre objectif) à une vitesse très lente, mais très constante. La pente est à un peu plus de 45 degrés. Il faut rester concentré. Ne pas tomber.
Puis on arrive enfin sur le plateau sommital. Le sommet est à quelques centaines de mètres de nous. Comme dit notre guide, une fois arrivés au haut de la face ouest, le sommet est une marche dans le parc. Mais à 5,600m.
Je continue encore. Je vois le sommet. Je vois les nuages plus bas que nous dans la vallée. Je vois le sommet de l’Europe. Je vois le résultat de tout cet entrainement. Je vois un nouveau rêve se réaliser. Je suis fatigué, j’ai froid, je n’ai plus d’énergie. Mais je me sens tellement vivant. Une euphorie intérieure. La certitude profonde de vivre quelque chose d’unique. Et tout le chemin qu’il a fallu faire pour s’y rendre. C’est le sommet. C’est le fait de célébrer la vie.
- Je me revois marcher à Kamsar, en Guinée, en sandales, sous les cocotiers, à 30 degrés. Je ne sais pas trop pourquoi je pense à ça, mais cette pensée m’encourage. Me réchauffe.
- Je repense à une phrase que j’avais lu sur internet. ‘Once on the mountain, all those hard training days become a pleasant memory’. Et c’est bien vrai !
On fait une petite pause pour boire du thé et on regarde ensuite la zone la plus exposée de la montée qui se dresse devant nous. Heureusement, nous avons une météo superbe et la neige est compacte sans être glacée. Nous n’aurons pas besoin de nous encorder.
On progresse, piolet à la main, dans la face du sommet ouest (notre objectif) à une vitesse très lente, mais très constante. La pente est à un peu plus de 45 degrés. Il faut rester concentré. Ne pas tomber.
Puis on arrive enfin sur le plateau sommital. Le sommet est à quelques centaines de mètres de nous. Comme dit notre guide, une fois arrivés au haut de la face ouest, le sommet est une marche dans le parc. Mais à 5,600m.
Je continue encore. Je vois le sommet. Je vois les nuages plus bas que nous dans la vallée. Je vois le sommet de l’Europe. Je vois le résultat de tout cet entrainement. Je vois un nouveau rêve se réaliser. Je suis fatigué, j’ai froid, je n’ai plus d’énergie. Mais je me sens tellement vivant. Une euphorie intérieure. La certitude profonde de vivre quelque chose d’unique. Et tout le chemin qu’il a fallu faire pour s’y rendre. C’est le sommet. C’est le fait de célébrer la vie.
Quelques photos et un moment de contemplation et c’était déjà le temps de redescendre. Peu importe de toute façon parce que ces 25 minutes passées au sommet laissent une empreinte indélébile. Je redescends du sommet par mes pieds, mais mes pensées y resteront bien plus longtemps.
Grosso modo, la descente est une sorte de jeu de course où on cherche à retourner le plus vite possible au barrels. Mais il ne faut pas se tromper, le sommet est seulement le milieu de l’expédition. Il faut rester concentrer sur la descente malgré l’euphorie et la fatigue. C’est dans la descente que la plupart des accidents arrivent.
Mais il n’y aura pas d’accident pour notre groupe. Tout va bien. Tout le monde va bien. On retrouvera les barrels vers 17h après avoir atteint le sommet à 11h et s’être levés à minuit. On peut dire que c’est une grosse journée.
On dormira tous sans se faire prier. Rêves à volonté.
Le lendemain, on a quitté les barrels pour aller vers le remonte-pente, puis vers le bas de la vallée. L’expédition était terminé aussi rapidement qu’elle avait commencé, mais tant de choses s’étaient vécues pendant ce court laps de temps.
Grosso modo, la descente est une sorte de jeu de course où on cherche à retourner le plus vite possible au barrels. Mais il ne faut pas se tromper, le sommet est seulement le milieu de l’expédition. Il faut rester concentrer sur la descente malgré l’euphorie et la fatigue. C’est dans la descente que la plupart des accidents arrivent.
Mais il n’y aura pas d’accident pour notre groupe. Tout va bien. Tout le monde va bien. On retrouvera les barrels vers 17h après avoir atteint le sommet à 11h et s’être levés à minuit. On peut dire que c’est une grosse journée.
On dormira tous sans se faire prier. Rêves à volonté.
Le lendemain, on a quitté les barrels pour aller vers le remonte-pente, puis vers le bas de la vallée. L’expédition était terminé aussi rapidement qu’elle avait commencé, mais tant de choses s’étaient vécues pendant ce court laps de temps.
C’était ensuite le temps de célébrer le moment passé et les nouvelles amitiés. On mange, on boit, on danse, mais les pensées, elles, sont toujours sur le sommet. Je n’avais plus aucune énergie physique, mais mes batteries internes étaient rechargées au maximum. Prêt pour de nouveaux défis. Prêt pour de nouvelles aventures. Le sentiment est viscéral. C’est exaltant. Ça rend accroc.
La montagne, c’est comme les sushis. On adore ou on déteste. Personne n’aime ‘un peu’.
Et j’adore.
La montagne, c’est comme les sushis. On adore ou on déteste. Personne n’aime ‘un peu’.
Et j’adore.