Nic Dumesnil
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Le retour d'expatriation

2/6/2017

3 Comments

 
Il y a déjà plus de deux ans, je quittais la Guinée. J’avais passé près de quatre années de ma vie à apprendre à vivre le quotidien d’une journée en Afrique en ayant élu comme domicile la maison F-12, sur une rue sans nom, dans un pays que trop peu de gens peuvent placer sur une carte.

Évidemment, dire au revoir à mon vaillant chien Sobaka et à mes amis devait se faire avec un peu de peine, mais d’être orienté vers un retour à la maison et de beaux projets devaient compenser pour cela, non? Fini les difficultés, c’est le retour au bercail. Si seulement c’était si simple...
Mon retour d’expatriation a été, sans aucune hésitation, un des moments les plus difficiles de ma vie. Évidemment, il y avait la joie de retrouver ma famille que j’adore et de revoir mes proches qui m’ont manqué. Tout devait être facile...

​En plus, je partais après avoir pris la décision de partir. Un luxe que tant d’expats autour de moi n’avaient pas eu. La tête haute. Le dos droit. Ne pas regarder en arrière. Mission accomplie.
Pourtant, quand l’avion a quitté le sol de Conakry et que les lumières blafardes et jaunâtres de la capitale mal éclairée se sont éloignées de mon hublot, je me suis senti m’enfoncer dans mon siège. Un énorme vertige m’a pris. J’avais chaud, mon souffle était court. Ne panique pas, Nic. Reste calme. Tout va être correct. Respire.
 
Plus de deux ans ont passé et ce sentiment est encore vif. Je me souviens de chaque seconde. Entre ciel et terre. Entre deux mondes. Entre deux réalités. Au moins, avec le temps qui passe, la poussière retombe. Je réalise que pour la première fois en 2 ans, j’ai réussi à identifier et à comprendre mes émotions vécues.
 
 C’est un sujet très peu documenté, presque tabou. Il est néanmoins partagé par la grande majorité des expatriés. Peut-être parce qu’on n’a pas le droit de sentir autre chose que du bonheur de revoir notre famille? Peut-être parce qu’on ne parle que de l’expérience de partir et jamais de celle de revenir?
 
Décortication des réalités d’un retour d’expatriation. Une humble liste de mes constats. Peut-être pour aider un expatrié à se faire réconforter dans son sentiment de solitude devant ses émotions vécues. Peut-être aussi pour que je puisse enfin coucher sur papier ce pour quoi j’ai eu tant besoin de temps pour comprendre. Émotions en 4 temps.
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La maison, ce n’est pas où tu vis, c’est où l’on te comprend

L’expatriation est une expérience incroyablement intense. Particulièrement dans un pays profondément différent de notre origine. Les chocs culturels sont plus que fréquents : ils sont quotidiens. Mais un choc culturel vient de la résistance au changement. Alors je ne me rebute pas devant les différences. Je prends des notes, j’apprends, je profite de l’expérience. C’était ma réalité de tous les jours en Guinée.

Puis le temps passe. Et passe. Et passe. Les jours s’enchainent. Les semaines aussi. Puis les mois. Puis les années. Je suis dans un univers tellement différent, mais qui, avec le temps, devient de plus en plus familier. Je l’apprivoise. Il m’apprivoise. Avec le temps qui passe, je me sens de moins en moins ‘chez moi’ au Canada et de plus en plus chez moi en Guinée. Quand j’arrive à F-12 et que Sobaka m’accueille, je me dis ‘home sweet home’.

Puis il y a les amis en Guinée. Mes amis guinéens et mes amis expats. Les amis guinéens qui m’apprennent plus sur leur pays et leurs réalités que n’importe quel livre et n’importe quel documentaire. Tant de moments vécus. Tant d’apprentissages.
Puis les amis expats. Ce sont plus que des amis. Ce sont les seules personnes au monde qui comprennent tout mon quotidien, tous mes défis et toutes mes réalités. On se voit plusieurs fois par semaine. C’est intense. Très intense. Mais on a tellement besoin de partager l’immensité de ce qu’on vit et on est tellement heureux d’échanger avec des gens qui comprennent totalement nos émotions. On se tient entre nous. Support indéfectible des jours sombres. Parce que la vie d’expat est loin d’être toujours évidente. On se comprend et on s’apprécie à chaque minute qu’on passe ensemble, dans toute l’intensité que l’environnement impose.
 
Le fait de partir, c’est le fait de dire au revoir à ces gens que j’apprécie tellement et qui m’ont tellement fait progresser. Et ce n’est pas un au revoir de bon moment vécu pendant 1 semaine en vacances. Quand on quitte l’expatriation, on tourne une page d’un livre. Non, on finit un grand chapitre. Et on ne le revivra jamais. D’autres expériences, oui. De belles aventures, oui. Mais celle-là, jamais. Il fallait en profiter, c’est là que ça passait. Et d’avoir vécu correctement ces moments, c’est une des raisons qui me donnait l’impression qu’une partie de mon cœur se faisait arracher en tournant mon regard vers de nouveaux horizons.

Choc culturel inversé

Ça peut paraître étrange à lire, mais c’est la réalité. Le retour au bercail donne un énorme choc culturel. D’abord parce qu’on en vient souvent à idéaliser notre pays d’origine devant les difficultés d’une vie d’expat. De réaliser que c’est loin d’être parfait chez nous est un choc.

Encore plus important, le choc qui m’a frappé par son intensité, c’est à quel point l’effervescence du retour d’un expat s’essouffle rapidement. J’arrive avec tellement d’expériences vécues que si je les racontais même à moitié, on ne me croirait pas. On me dit : tu devrais écrire un livre. Ma réponse : les lecteurs penseraient que c’est inventé.

​Je me retrouve dans un pays que je croyais être le mien. Non, le mien c’était la Guinée. Mais non, c’est le Canada. Je suis confus. Je suis perdu. c.q.f.d.
J’ai réalisé que j’ai perdu mes repères. Dans mon propre pays! Le sentiment n’est pas du tout agréable. Puis on fait des soirées d’amis. Très agréable, mais… Mais on ne me pose pas les bonnes questions sur ma vie d’expatrié. Et de toute façon, c’est avec mes amis de là-bas que j’aurais envie d’en parler. Eux, ils comprennent. C’est vraiment sans rancune et j’étais hyper content de retrouver mes proches du pays, d’où la difficulté d’identifier le pourquoi de mes sentiments mitigés. Il m’aura fallu beaucoup de temps pour comprendre le pourquoi du comment. C’est normal après tout. La vie a continué. La vie continue.

Dépression. Vraiment?

Quand je suis parti du Canada, c’était un au revoir temporaire. J’allais revenir. Je disais ‘à plus tard’. Quand je suis parti de la Guinée, c’était de façon permanente. Est-ce que vous vous verriez quitter les gens que vous aimez et votre réalité actuelle pour ne jamais revenir et possiblement ne jamais revoir la majorité de vos amis qui restent ici? Quand un expatrié rentre au bercail, c’est ce qu’il vit. Évidemment, il y a des gens qui l’attendent et c’est réconfortant. Mais le sentiment est difficile à vivre.
 
Je pense que ce qui m’a sauvé, c’est que quand je suis parti de la Guinée, c’était pour aller vers de grands objectifs personnels. 6 mois de voyage et une expédition en haute montagne. Rien de moins. Et malgré cela, ça n’a pas été facile.

​C’est presque un sujet tabou, mais le retour de l’expatriation est, pour beaucoup, une porte ouverte sur la dépression. On peut penser que l’expatrié est isolé quand il est au loin. Je vous confirme que la réalité est qu’il se sent bien plus isolé à son retour. Évidemment, il y a des gens qui nous font oublier ce sentiment. Mais quand on revient, on a pas envie d’oublier ce sentiment. On veut en parler. Encore et encore. On recherche à vivre par procuration ce que nos amis restés sur place vivent. On reparle des anecdotes vécues. On est clairement à la recherche de quelque chose, mais ce n’est pas défini dans notre tête. Il y a trop de moments pour tout se rappeler. Avec le temps qui passe, on radote entre vieux expats. Ce n’est pas grave. C’est salvateur. Ça allège le cœur.

Deuil. Pour reposer en paix.

L’acceptation est la dernière étape d’un deuil. Oui, un deuil. Même dans le bonheur de retrouver sa famille et sa terre natale. Même en revoyant ses amis. Même avec la meilleure copine du monde. Parce qu’avec le temps qui passe, j’ai fini par accepter. Et vous savez ce qui m’a fait réaliser que j’étais enfin arrivé là (deux ans plus tard)? C’est quand je parlais la semaine dernière à mes grands amis expats qui sont encore à Kamsar. J’ai réalisé en raccrochant mon appel skype que je revois et repense à toutes nos folles aventures et que la nostalgie est toujours là, mais qu’elle est rendue une source de bonheur et non de souhait de revivre le passé. Il faudrait inventer un mot pour ce sentiment. Je suppose que c’est ce qu’on résume comme étant l’acceptation. C’est maintenant avec des pensées heureuses que je repense à tout cela. Ça m’aura juste pris 6 mois de voyage, une expédition à l’Everest, un emploi super stimulant, une copine, un neveu, 2 ans à Montréal et de réaliser que mes vrais amis sont toujours là, même après les années qui ont passé.
 
Alors c’est aussi ça, être expat. C’est tout ça. C’est le retour difficile et la nécessité de trouver un nouveau sens à sa vie. C’est de se réadapter à un nouvel environnement. C’est de vivre le cauchemar des démarches administratives/légales/bancaires pour redevenir un résident. C’est de réaliser que même malgré la réelle valeur de l’expérience sur le plan personnel et professionnel, peu d’entreprises lui accordent sa juste valeur. Mais c’est aussi de vivre des expériences exceptionnelles qui nous transforment pour toujours. Et tout ça, le beau comme le plus difficile, le départ comme le retour, est profondément positif.

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